Voici ce qui m'a occupé l'esprit ces deux dernières semaines (il semblerait que ce soit un bon rythme pour ce type de publications). Il est question d'antiféminisme, de formation à la philosophie, de pensée féministe, de littérature féministe, de temps pour soi et chez soi.
1. J'ai regardé le documentaire « Avortement, les croisés contre-attaquent », réalisé par Alexandra Jousset et Andrea Rawling-Gaston en 2017. Ce film documentaire plus qu'essentiel est en accès libre sur la chaîne YouTube d'Arte. Il rend compte de divers mouvements anti-avortement à travers le monde, y compris en France. De par l'étendue et l'organisation de ces mouvements militants, le documentaire rappelle que le droit des femmes à disposer de leur corps est un acquis fragile. Les grands combats d'hier sont encore ceux d'aujourd'hui. J'ai lu en amont du visionnage de ce documentaire l'ouvrage collectif
Antisémitismes et masculinismes d'hier à aujourd'hui d'hier et d'aujourd'hui, dirigé par Christine Bard, Mélissa Blais et Francis Dupuis-Déri, respectivement historienne, sociologue et politologue. Les diverses contributions à cet ouvrage édité aux PUF retracent les sources et les résonances des pensées et mouvements anti-féministes. Je ne peux que le conseiller.
2. « Les chemins de la philosophie », émission produite par Adèle Van Reeth sur France Culture, m'a toujours interpellée sans que jamais je ne m'y plonge, dans l'idée que je n'y comprendrai sûrement pas grand chose n'ayant pas vraiment été formée à la philosophie. Pourtant cette émission peu tout à fait être accessible, et c'est d'ailleurs peut-être l'objectif de
« Profession philosophe », une série d'entretiens proposés chaque vendredi dans « Les chemins de la philosophie ». Chaque semaine, est proposée aux auditeurs et auditrices une rencontre avec une personne qui a fait de la philosophie son métier. Il s'agit d'interroger la formation des idées, la fabrication des concepts et le rôle de la philosophie dans la cité. J'aime particulièrement écouter des entretiens biographiques (raison pour laquelle je vous ai déjà parlé de mon amour pour le podcast
Vieille Branche), étant moi-même dans un âge de transition où je commence à interroger mon rapport au monde comme fruit de ma socialisation tout en ayant la volonté de me former intellectuellement. J'ai écouté plusieurs épisodes, avec
Geneviève Fraisse (épisode que j'ai trouvé vraiment désagréable),
Bruno Latour,
Isabelle Stengers,
Vinciane Despret et
Manon Garcia, épisode que j'ai particulièrement apprécié. Manon Garcia est l'autrice de
On ne naît pas soumise, on le devient, essai publié dans la collection Climats des éditions Flammarion dans lequel elle interroge la soumission féminine. Je ne l'ai pas lu encore mais ça ne saurait tarder !
3. J'écoute depuis sa naissance le podcast La Poudre animé par Lauren Bastide (décembre 2016, donc depuis mes 17 ans, et je peux dire que La Poudre a largement contribué à mon « éveil » à la pensée féministe). Je me suis plongée récemment dans les sélections littéraires
« La poudre lit », en quête de lectures potentiellement inspirantes. Pour chaque épisode, sont sélectionnés trois livres proposés par l'invitée ou issus de l'oeuvre de celle-ci. Une véritable mine d'or (tout comme les stories de Lauren Bastide où celle-ci partage fréquemment ses lectures).

4. Ce week-end s'est tenu le Festival Effractions à la Bibliothèque publique d'information / Centre Pompidou (Paris). J'ai assisté dans ce cadre à un échange entre Vincent Message, auteur de
Cora dans la spirale (Seuil) et Mona Chollet, journaliste au Monde Diplomatique et autrice au hasard de
La tyrannie de la réalité (livre qui m'attend sur ma table de chevet),
Rêves de droite,
Beauté Fatale,
Chez soi et bien entendu
Sorcières : la puissance invaincue des femmes. L'un écrit un roman empreint du réel et de lectures d'essais de sciences humaines, l'autre écrit des essais marqué par des références littéraires issus de la fiction. La discussion s'est faite en miroir, mettant en parallèle la pensée de Mona Chollet développée dans
La tyrannie de la réalité (Gallimard) et dans
Chez soi (Zones) et la vie du personnage de Cora dans le roman de Vincent Message. Les sciences humaines, la fiction : deux moyens de raconter le réel, le quotidien, l'époque. Sans surprise, c'était une discussion passionnante, interrogeant notre culture du travail en entreprise, l'usage de notre temps libre, l'injonction à la productivité permanente, l'incitation à se « ressourcer » pour mieux repartir dans la machine capitaliste... Il est fort probable que la rencontre ait été filmée et soit diffusée sur la
WebTV / Webradio de la Bpi prochainement.
5. Enfin, j'ai lu
Baisers de cinéma (Prix Femina 2007), roman d'Eric Fottorino que je connaissais plutôt en tant que journaliste qu'en tant que romancier. Que dire d'autre mise à part que c'est un roman simplement beau et confortable racontant une histoire d'amour dans le quartier latin.
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